Erwin C. Klinzer — architecte du lieu — a sculpté l’espace, l’a chorégraphié et mis en musique.
La musique d’ensemble — als Metapher — qu’il a crée, est écrite pour cinq instruments à vent et… dans l’espace ondulatoire de cette colline — si vous voulez bien vous débarrasser de votre cérumen — vous y entendrez :
Manfred Bockelmann à la flûte, Erwin C. Klinzer au hautbois, Pepo Pichler à la clarinette, Karlheinz Simonitsch au cor, Wolfgang Walkensteiner au basson.
Un quintette… Une quinte… La quinte-essence… qui a permis d’extraire la partie la plus subtile de cette œuvre collective, à savoir le cinquième élément — l’éther — pour l’ajouter aux quatre éléments d’Empédocle. L’éther remplit le vide et sert de support à la propagation des ondes lumineuses — qu’elles viennent des œuvres elles-mêmes, ou de l’Ouvrage.
Comment l’architecte du lieu a-t-il « plié » les œuvres pour qu’elles soient enveloppées dans la transparence de la lumière ? Ce ne fut pas dans un système de correspondances binaires, qui auraient été inévitablement arbitraires ; ce fut dans une symphonie de plis — pli dans les plis, pli sur plis, Pli selon pli — accrochant des pans de lumière, de cette lumière propre à nous éclairer nous-même sur les « appétitions » qui nous guident. Ce fut comme si chaque pli se faisait ou se défaisait en émettant une lueur, entretenant un jeu de transparence, d’opacité, de textures, dont la vision simultanée — par coupes transversales ou verticales — permettrait au spectateur de comprendre sa propre position dans ce paysage orienté.
Paysage orient-é… Orient-ation… L’Orient… Cet Orient qui nous montre le Réel.
Au fil de cette installation : désir d’aimer, de partager, de s’éblouir avec… Désir d’être témoin de ce qui est en acte et en rester bouche bée : « fassungslos ». Nous, spectateurs, sommes arrivés vers ce point où, tout à coup, le langage manque, où il ne reste rien à dire.
Michèle Jung, Klein St Paul, août 2009