Avec Le Prince de Hombourg,
un voyage en « Perversion » dans l’univers halluciné de Heinrich von Kleist
Conférence donnée à l’Université Paul Valéry à Montpellier
Salle Jourda
le lundi 8 mars 2010 à 17 heures
http://www.univ-montp3.fr/ dans la rubrique Colloques, conférences
Le baiser du Prince (DR)
En préambule, je dois préciser que le concept de perversion est employé dans l’acception lacanienne du terme. Il s’agit bien de la structure.
Parce que le comportement pervers — fréquemment destructeur — est un ensemble de conduites récidivantes et à orientation antisociale, il se caractérise par l’inacceptation des normes habituelles organisatrices de l’ordre social : le « pervers » cherche constamment à contourner la loi.
La loi est l’instrument de la première articulation, elle est d’abord dans l’acte de parler . Parler, c’est articuler les mots entre eux, les mots aux choses et les choses aux êtres. S’il est vrai qu’elle est ce qui articule, la loi est donc la parole qui s’inter-dit, ce qui se dit entre : entre les mots, entre les césures des lettres et l’espacement des mots ; entre les mots et les choses, dans cette articulation de l’imaginaire et du réel ; entre les sujets, dans la différence qui les fonde dans leur identité.
Et pour Kleist, tout ce qui se passe dans l’entre-deux est sujet à malentendu, ce malentendu est le ressort tragique de ses drames. Il y mène, avec une parfaite sécurité de technique, le dialogue impossible entre un toi et un moi séparés par toute l’épaisseur de leur méfiance réciproque.
Le Prince de Hombourg en sera une belle illustration.
Vous trouverez ici la « critique » de la mise en scène sur laquelle je m’appuierai.