…Bei Nino Haratischwili gibt es Penthesilea zwei Mal. Almut Zilcher ist die weise, melancholische Penthesilea, die in allen Zeitebenen zu Hause ist. Sie weiß, was war und weiß, was werden wird. Und so schaut sie auf ihr Alter Ego, das nur in der Gegenwart lebt, mit einem Blick, der Ironie und Empathie vereint. In den ersten Minuten ist die zeitlose Penthesilea allein auf der Bühne der Kammerspiele des Deutschen Theaters Berlin. Almut Zilcher kauert auf dem Boden. Um sie herum weiße Stoffbahnen, die an Flügel erinnern.
Wie ein gefallener Engel wirkt sie, richtet sich auf und geht in medias res: „Sie werden gleich hier sein, dann soll ich mich in Hass üben, den ich doch längst verlernt habe.“ Ihre Kriegerinnen werden von ihr den Sieg gegen den Griechen Achill einfordern. Denn neun Jahre tobt der Krieg bereits um Troja, die Amazonen haben sich in ihn hineinziehen lassen. Aber Feldherr und Feldherrin begehren sich jetzt und nennen es Liebe. „Unser Blut wenigstens darf sich vereinen. Töte mich. Oder ich töte dich“, endet Zilcher den Auftaktmonolog. Autorin Haratischwili führt das animalische Begehren der beiden in ein gegenseitiges Abschlachten über. Eine neue Variante im Penthesilea-Achill-Komplex: Im antiken Mythos mordet Achill die Amazonenkönigin, bei Kleist ist es umgekehrt. Haratischwili plädiert für Tod und Unentschieden.
Bei „Penthesilea: Ein Requiem“ dauert es zwei Stunden bis zum Doppelmord. Die Gunst der Zuschauer wandert zwischen den Figuren hin und her. Manuel Harders Achill gibt sich kriegsmüde, seine Herrschergesten unterlegt er mit Ironie. Seine Alphatier-Coolness wird dadurch nicht geschmälert. Das weiß er. Eka Nizharadzes Gegenwarts-Penthesilea hält die Pose der Kriegerin lange durch, schaut wahnsinnig streng und knickt dann ein. Nino Haratischwili hat ein zweisprachiges Stück geschrieben. Die deutsche und die georgische Sprachmelodie treffen aufeinander und laden sich gegenseitig auf. Ein sinnlicher Hinweis, dass die beiden Hauptfiguren aus ganz unterschiedlichen kulturellen Kontexten kommen. Als Nebenfigur wird Thersites, Achills Diener, eingeführt und bekommt den wichtigsten Monolog im ganzen Stück: eine Abrechnung mit dem selbstbezogenen, verantwortungslosen und unmenschlichen Verhalten seines Chefs. Tote über Tote sind das Resultat. DT-Neuzugang Jens Koch steht an der Rampe und spricht gegen seinen Heerführer an, der ihn mit Schlägen mundtot machen will und letztendlich ersäuft. Kochs Thersites kann seine Würde nicht verlieren, denn er hat sie sich schwer errungen. Das ist die Schwingung, die im Saal ankommt.
Wecker-Ticken kündigt den Countdown an, Trommelwirbel ertönt, und dann werden vom Schnürboden dehnbare Bänder heruntergelassen. Regisseurin Haratischwili macht Harder und Nizharadze zu schwingenden Marionetten. In den Bändern hängend spielen sie fast schwerelos Begehren und Zerstörung. Minuten vorher stehen beide hinter fahrbaren Glaswänden. Sie verwischen so die Trennung zwischen Realität und Fiktion, erzählen von Illusion und erinnern
gleichzeitig an Projektion. (Bühne: Julia B. Nowikowa) Zum zweiten Jahrestag des russischen Angriffskriegs in der Ukraine geht einen Penthesilea anders an als vor gut zwei Jahren. Haratischwilis energiegeladener Text fordert auf, sich zu den Figuren zu verhalten. Und er schafft es, Fragen neu zu stellen, dadurch, dass er die Figuren in ihrer ganzen Ambivalenz zulässt. Am Schluss ist Almut Zilchers Über-Ich-Penthesilea wieder alleine auf der Bühne und stellt fest: „Die Toten werden zu Schatten. Und wir nehmen ihre Plätze ein.“
Katja Kollmann, Kulturjournalistin, TAZ 26.2.24
Traduction :
Plaidoyer pour la mort et l’indécision
L’auteur et metteur en scène Nino Haratischwili présente une Penthésilée ambivalente au Deutsches Theater Berlin.
Par Katja Kollmann 3 min TAZ 26.2.24
Chez Nino Haratischwili, Penthesilea existe deux fois. Almut Zilcher est la Penthésilée sage et mélancolique, à l’aise dans tous les niveaux temporels. Elle sait ce qui a été et sait ce qui sera. Et c’est ainsi qu’elle regarde son alter ego, qui ne vit que dans le présent, avec un regard qui allie ironie et empathie. Dans les premières minutes, l’intemporelle Penthesilea est seule sur la scène du Kammerspiele du Deutsches Theater Berlin. Almut Zilcher est accroupie sur le sol. Autour d’elle, des bandes de tissu blanc qui font penser à des ailes.
Elle a l’air d’un ange déchu, se redresse et entre en medias res : « Ils seront bientôt là, alors je devrais m’exercer à la haine, que j’ai pourtant désappris depuis longtemps ». Ses guerrières exigeront d’elle la victoire contre le Grec Achille. Car depuis neuf ans déjà, la guerre fait rage autour de Troie, les Amazones s’y sont laissées entraîner. Mais le général et la commandante se désirent désormais et appellent cela de l’amour. « Notre sang au moins peut s’unir. Tue-moi. Ou je te tuerai », conclut Zilcher dans son monologue d’ouverture. L’auteur Haratischwili transforme le désir animal des deux hommes en un massacre mutuel. Une nouvelle variante dans le complexe Penthesilea-Achill : dans le mythe antique, Achille assassine la reine des Amazones, chez Kleist, c’est l’inverse. Haratischwili plaide pour la mort et l’indécision.
Dans « Penthesilea : un requiem », il faut deux heures pour arriver au double meurtre. Les faveurs du public vont et viennent entre les personnages. L’Achille de Manuel Harder se montre de guerre lasse, il accompagne ses gestes de souverain d’ironie. Sa coolitude d’alpha n’en est pas amoindrie pour autant. Il le sait. La Penthésilée contemporaine d’Eka Nizharadze tient longtemps la pose de la guerrière, prend un air follement sévère puis craque. Nino Haratischwili a écrit une pièce bilingue. La mélodie de la langue allemande et celle de la langue géorgienne se rencontrent et se chargent mutuellement. Un rappel sensuel que les deux personnages principaux viennent de contextes culturels très différents. Thersites, le serviteur d’Achill, est introduit comme personnage secondaire et se voit attribuer le monologue le plus important de toute la pièce : un règlement de comptes avec le comportement égocentrique, irresponsable et inhumain de son patron. Des morts et encore des morts en sont le résultat. Le nouveau venu du DT, Jens Koch, se tient sur la rampe et s’adresse à son chef d’armée, qui veut le faire taire à coups de poing et finit par le noyer. Le Thersites de Koch ne peut pas perdre sa dignité, car il l’a conquise de haute lutte. C’est la vibration qui arrive dans la salle.
Le tic-tac du réveil annonce le compte à rebours, des roulements de tambour retentissent, puis des rubans extensibles sont descendus du sol à lacets. La metteuse en scène Haratischwili fait de Harder et Nizharadze des marionnettes qui se balancent. Suspendues dans les rubans, elles jouent presque en apesanteur au désir et à la destruction. Quelques minutes auparavant, ils se tiennent tous deux derrière des parois de verre mobiles. Ils effacent ainsi la séparation entre la réalité et la fiction, parlent d’illusion et rappellent la
en même temps à la projection. (Scène : Julia B. Novikova) Au deuxième anniversaire de la guerre d’agression russe en Ukraine, Penthésilée est abordée différemment qu’il y a un peu plus de deux ans. Le texte plein d’énergie de Haratischwili invite à se comporter avec les personnages. Et il parvient à poser de nouvelles questions en laissant les personnages s’exprimer dans toute leur ambivalence. A la fin, la Penthésilée du surmoi d’Almut Zilcher est à nouveau seule sur scène et constate : « Les morts deviennent des ombres. Et nous prenons leur place ».