Le roi lune,
» Le roi lune » risque bien (si la Compagnie le veut) de venir se montrer aux Pêcheurs de Lune (dits : Pescalunes) l’an prochain… Ce texte de Thierry Debroux, mis en scène par Frédéric Dussenne pour le Théâtre du Méridien (Bruxelles), était joué au Théâtre des Doms, en Avignon Off. Cet » Off » là, aurait bien pu basculer dans le » In » ! Si ! Si ! Sissi ?
Sissi — Elisabeth d’Autriche — était en effet une cousine, amie de Louis II de Bavière (dont il est question ici), surnommé » le roi fou « . Là, il vient d’apprendre la mort de Richard Wagner dont il a été l’amant. Fou de douleur, il organise un étrange souper dans un de ses somptueux châteaux… celui de Neuschwanstein.
Julien Roy (Louis II) et Benoît Van Dorsler (le Ministre) emmènent ce spectacle loin, très loin des images d’Epinal véhiculées sur ce roi. La scénographie de Marcos Vinals Bassols nous fait pénétrer (sans réalisme, rassurez-vous) dans un de ces châteaux que le monde entier visite aujourd’hui.
Wagner est la cause de tout, dit Louis — et ce n’est pas un regret qu’il exprime. » J’avais à peine seize ans lorsqu’à l’Opéra, son » Lohengrin » me fit comprendre ce que j’étais ou plutôt, me fit savoir que je ne serais jamais comme les autres (…). » Cet être pur, perfectionniste, excentrique certes, torturé et complexe, homosexuel, suivra tout au long de sa vie une logique sans faille : le goût de la beauté… Il sera interné comme » fou » par ses ministres, puis, dès le lendemain, noyé dans soixante centimètres d’eau. Avec cette mort mystérieuse commence le mythe qui inspira Visconti, Verlaine, Apollinaire…
Vous n’avez pas vu ce spectacle… Quand on ne va pas au Théâtre des Doms pendant le Festival d’Avignon, on rate forcément quelque chose. Si ! Si ! Alors, lisez le… C’est publié chez Lansman.
Ornella, le 28 juillet 2006, jour de mon retour d’Avignon.