Schreiben, um die Rede…

 

Photo : Anna David

Psychoanalytisches Seminar Kunst & Klinik

 

Die Struktur der Perversion im Licht des Kinos und der Literatur.

Was kann die Kunst der psychoanalytischen Klinik beibringen ? Jenseits einer bloßen Anwendung der Psychoanalyse auf die Kunst werden Kunstwerke als Gelegenheit genommen, die Praxis der Psychoanalyse – sowie ihre Theorie – zu hinterfragen, zu illustrieren, zu bereichern, zu erweitern.

Als Thema für 2013 und 2014 wurde „Perversion“ gewählt : Was ist eigentlich mit Perversion gemeint?

Geht es um eine Abweichung von der „normalen“ Sexualität, um eine jedem inhärente sexuelle Verhaltensweise, um die Struktur einer Beziehung zum a/Anderen ?

Das Seminar soll sich im Monatsrhythmus abwechselnd mit Film und Literatur beschäftigen.


Leitung

Literaturabend, Sandrine Aumercier

Filmabend, Lic. Alejandra Barron


Termin
Literaturabend, den 5. April

18 Uhr

Penthesilea von Heinrich von Kleist.

Vortrag von Michèle Jung : „Schreiben, um die Rede wieder aufzunehmen“

(Ecrire pour reprendre la parole)

www.kleist.fr


Ort

Psychoanalytische Bibliothek Berlin

Hardenbergstr. 9, 10623 Berlin

Eingang links, Hinterhaus, Erdgeschoss.

www.psybi-berlin.de


Écrire pour reprendre la parole…

Photo : Anna David

 

Dans le cadre du Séminaire Kunst & Klinik

de Sandrine Aumercier et Alejandra Barron

(Freud-Lacan-Gesellschaft Berlin)

 

Après avoir défini la perversion comme un mode d’organisation psychique, une structure — où les apports du langage sont fondamentalement pervertis, après avoir montré les rapports que le pervers entretient avec la Loi, nous émettons l’hypothèse que Kleist avait tous les atouts dans son jeu — le « Je » de la parole ? — pour se structurer sur le mode pervers. Et si l’écriture, comme nous le pensons, est de nature à porter les traits de perversion, nous examinerons si tel est le cas dans l’écriture de Kleist.

Il ne s’agit pas de faire une psychanalyse de l’auteur, mais de voir les schémas inconscients et les fantasmes qui sont à l’œuvre dans Penthesilea, l’intrigue étant la transposition de son fantasme, le style exprimant ses défenses.

 

Dr Michèle Jung

Psychanalyste

06 82 57 36 68

 

Cet exposé aura lieu :

le samedi 5 avril 2014, à 18 heures

Psychoanalytische Bibliothek Berlin – Ort für Forschung und Praxis nach Freud und Lacan e. V.

 Hardenbergstr. 9, 10623 Berlin (Hinterhaus, Erdgeschoss).

U2 Ernst-Reuter-Platz – S Savignyplatz – S, U2, U9 Zoologischer Garten (www.psybi-berlin.de)

Sublime, forcément sublime…

Durant la Seconde Guerre mondiale, Picasso vivant rue des Grands Augustins à Paris, reçut la visite de Otto Abetz, l’ambassadeur nazi de l’ambassade d’Allemagne à Paris. Ce dernier lui aurait demandé, devant une photo de la toile Guernica (alors conservée au MoMA à New York) :

– C’est vous qui avez fait ça !
– Non… c’est vous, répondit Picasso.

(Picasso. Roland Penrose. Flammarion, collection Champs n° 607, 1958)

Humeur joyeuse…

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3f/Origin-of-the-World.jpg/280px-Origin-of-the-World.jpgJe ne résiste pas au plaisir de vous raconter cette anecdote, envoyée à Cy Jung le 2 mai 2001, et retrouvée dans un de mes dossiers ce matin.

Comme d’aucuns le savent L’origine du monde de Courbet — qui a été longtemps la propriété de Lacan — est maintenant au Musée d’Orsay. Une Italienne (le fait qu’elle soit italienne, c’est-à-dire pas de langue française, lui donne quelques circonstances atténuantes, mais elle aurait pu avoir une autre nationalité et les mêmes circonstances atténuantes), une Italienne donc regarde ce tableau.

La personne qui l’accompagne lui dit qu’il a appartenu à Lacan et ajoute : « Vous connaissez Lacan ? ». « Jacques Lacan ?, dit-elle, oui je connais, mais ce n’est pas toujours évident d’y voir clair dans sa peinture ! »

Sublime, forcément sublime, et Lacan aurait aimé.

Michèle Jung, 17 juin 2012

« Entre rêve et création…

"Apnée" de Joëlle Louise Molina ©

…  le fil rouge de l’infantile ? »

Un colloque initié par « Le Point de Capiton ». Un colloque au cours duquel il m’a d’abord fallu sculpter l’espace avec les corps qui étaient là — dans cette immense salle de théâtre — puis inscrire une forme dans l’espace que j’allais occuper, et enfin m’installer — comme une petite cousette sous la verrière d’une maison de haute couture, pour faire « point de capiton ». Belle métaphore pour une discutante qui devait pointer le moment par lequel, en certains endroits privilégiés des interventions, le signifiant se nouait au signifié pour donner naissance à une signification, tout en faisant question ! Une ponctuation, en somme, comme dans la cure.

Faire « point de capiton » ! Retour à Jacques Lacan qui, pour l’illustrer, nous rappelle d’abord le célèbre schéma de Ferdinand de Saussure, où le flot parallèle du signifiant et du signifié, distincts, sont voués à un perpétuel glissement l’un sur l’autre.

D.R.

Avancer dans ce retour à Lacan (notamment dans Le Séminaire. Livre III sur « Les psychoses ») qui, le 6 juin 1956, forge l’image d’une technique de matelassier — celle dite du point de capiton — puisqu’il faut bien, pour que se produise un effet de sens, « qu’en quelque point, le tissu de l’un s’attache au tissu de l’autre ». C’est ce point, autour de quoi doit s’exercer toute analyse concrète du discours, qu’il appelle le point de capiton.

D.R.

J’eus besoin — à la place où j’étais — d’un instrument scripteur et d’un bloc-notes pour m’aider à fixer mon attention en permanence : point de rhétorique ! Au fil de cette écoute : désir d’aimer, de partager, de s’éblouir avec… En contrepartie, l’amer constat de la difficulté. Un mot et son contraire. Une image et son envers. Point de bourdon ! Tout entendre — comme l’analyste, « d’une oreille à l’autre » — d’une écriture qui ne parvient plus à saisir la réalité avec le regard simplificateur de l’habitude, d’une écriture corporelle dont l’esprit se trouve happé par des mots qui — au même titre que les sons qui les caractérisent — participent du mouvement. Je remarquai que cette fragmentation, démon de l’éphémère, révélait la cohérence d’une pensée et, seul ce qui était soi-même en train de se constituer chez moi pouvait rencontrer le corps du texte de l’autre.

Alors dans ce texte, les mots, à l’intersection du croisement de la pensée et du corps, furent moins enclins à trahir ce qu’ils avaient pour but ultime de dire, gérés par l’acte du scribe que j’étais, acte en mouvement dans cet espace chorégraphié par un autre, au un par un.

C’est environ au deuxième tiers du colloque qu’une intervention, pour moi, fit point de capiton. Je veux parler d’une intervention à deux voix, celle de Caroline Sagot-Duvauroux et celle de Danièle Ors-Hagen… En quoi ce point de capiton faisait-il point de fuite et non point de mire ? Par effets de miroir, ces deux artistes oralisaient leur propre texte. Il y avait un pliage dans les « anamorphoses » langagières de Caroline Sagot-Duvauroux, pliage qu’il fallait déplier pour choir dans le miroir courbe de la voix de Danièle Ors-Hagen… et vice-versa.

Et comme Alice au pays des merveilles, je traversai le miroir pour atteindre les représentations de ce monde merveilleux où les mots parlent, où des sons érudits envahissent l’espace, et où les signifiants s’agrafent et se graphient pour nous faire toucher à l’origine de l’écriture : l’écriture originelle, die ursprüngliche Schrift, d’abord oralité, d’abord acoustique, d’abord souffle enlevé par un battement, puis énergie travaillée en images jouant la partition de nos mythes, dans l’esthétique du chant diphonique remarquablement maîtrisé par Danièle Ors-Hagen.

Les effets acoustiques ont embué le miroir et je suis restée bouche bée — « fassungslos » —, témoin de ce qui était en acte, là où le sens faisant « point de capiton », il ne restait plus rien à dire.

Michèle Jung
Avignon 23 novembre 2011

Histoire… Archéologie… Psychanalyse…

Conférence

dans le cadre de la Société d’Histoire et d’Archéologie

de Villeneuve-lès-Avignon

le lundi 9 mai 2011, à 18 heures

Salle Fernand Martin

D.R.

Collectionner les antiquités fut pour Freud une passion durable, une addiction. Il lisait des ouvrages sur l’archéologie et suivait avec passion les compte-rendus des campagnes de fouilles. Il identifiait souvent sa démarche avec celle d’un archéologue.

C’est dire que, pour le psychanalyste comme pour l’archéologue, c’est au présent— comme l’un des futurs possibles et inachevé — que se construit et se crée l’histoire du « sujet » pour qu’il en entende de l’inouï.

C’est dire aussi que la vectorisation de la temporalité part du présent pour en informer le passé. Le lieu des évènements passés se trouve ainsi être celui de la mémoire actuelle. La question alors n’est plus tant de savoir « comment ça s’est passé » (encore qu’il n’y ait pas à l’esquiver), mais de faire une expérience nouvelle de rencontre avec le passé, pour le découvrir en devenir. Étrange temporalité !

La Gradiva (1907) est sans doute l’exemple le plus séduisant du lien que Freud établit entre archéologie et psychanalyse. Au cours de cette conférence nous en développerons d’autres…

Michèle Jung

La belle ouvrage (De)

Sculpture : Karlheinz Simonitsch

Erwin C. Klinzer — Landschaftsarchitekt dieses Ortes — hat den Raum sculpturiert, hat ihn choreographiert und lässt ihn musikalisch gestalten.

Die « Musik d’Ensemble » — die er geschaffen hat — ist für fünf Blasinstrumente geschrieben und… in dem wellenförmigen Raum dieses Hügels zu hören… Manfred Bockelmann an der Flöte, Erwin C. Klinzer an der Oboe, Pepo Pichler an der Klarinette, Karlheinz Simonitsch am Horn, Wolfgang Walkensteiner am Fagott.

Ein Quintett… Eine Quint… Die Quint-Essenz… die erlaubt, den scharfsinnigen Teil dieses gemeinschaftlichen Werkes herauszulösen wäre das fünfte Element — der Äther, das Empedokles den vier Elementen hinzufügt. Der Äther füllt den leeren Raum aus und dient als Beistand, für die Ausbreitung der Lichtwellen, die von den ausgestellten Werken, oder von der « Ouvrage » kommen.

Wie hat der Architekt dieses Gartens die Kunstwerke « gefaltet », damit sie in der Durchsichtigkeit des Lichtes eingehüllt sind ? Es wurde nicht nach einem Schaltplan gedacht, wo binaire Beziehungen in Übereinstimmung sind, sondern es wurde eine Symphonie von Falten entworfen : Falte in den Falten, Falte über Falten, « Pli selon Pli ». Diese Stoffarten entwickeln ein vielfaltiges Lichtspiel. Dieses Lichtspiel erhellt uns unsere Begierden, die uns leiten. Es wäre als ob jede Falte, die sich faltete oder entfaltete einen Schimmer ausstrahlte, indem sie auch im Spiel der Falten Durchsichtigkeit oder Undurchsichtigkeit an Stofflichkeit offenbarte — also eine simultane Vision… sich ergebend durch Querschnitte und aus vertikalen Durchschnitten. Dieses Spiel erlaubt dem Betrachter seine eigene Position in dieser orientierten Landschaft zu verstehen.
Orient-ierte Landschaft
Orient-ierung
Der Orient
Dieser Orient, der uns das Reale zeigt.

Im Laufe dieser Installation… die Bergierde zu lieben, zu teilen, sich mit… Der Wunsch, Zeuge zu sein, was in der Tat ist, und fassungslos zu bleiben… Wir — Betrachter — sind an diesem Punkt angekommen, wo plötzlich die Sprache fehlt, wo man nichts mehr sagen kann.

Michèle Jung, Klein St Paul (Kärnten), 22. August 2009

Lire la version française

La belle ouvrage

Photo Manfred Bockelmann

Erwin C. Klinzer — architecte du lieu — a sculpté l’espace, l’a chorégraphié et mis en musique.

La musique d’ensemble — als Metapher — qu’il a crée, est écrite pour cinq instruments à vent et… dans l’espace ondulatoire de cette colline — si vous voulez bien vous débarrasser de votre cérumen — vous y entendrez :

Manfred Bockelmann à la flûte, Erwin C. Klinzer au hautbois, Pepo Pichler à la clarinette, Karlheinz Simonitsch au cor, Wolfgang Walkensteiner au basson.

Un quintette… Une quinte… La quinte-essence… qui a permis d’extraire la partie la plus subtile de cette œuvre collective, à savoir le cinquième élément — l’éther — pour l’ajouter aux quatre éléments d’Empédocle. L’éther remplit le vide et sert de support à la propagation des ondes lumineuses — qu’elles viennent des œuvres elles-mêmes, ou de l’Ouvrage.

Comment l’architecte du lieu a-t-il « plié » les œuvres pour qu’elles soient enveloppées dans la transparence de la lumière ? Ce ne fut pas dans un système de correspondances binaires, qui auraient été inévitablement arbitraires ; ce fut dans une symphonie de plis — pli dans les plis, pli sur plis, Pli selon pli — accrochant des pans de lumière, de cette lumière propre à nous éclairer nous-même sur les « appétitions » qui nous guident. Ce fut comme si chaque pli se faisait ou se défaisait en émettant une lueur, entretenant un jeu de transparence, d’opacité, de textures, dont la vision simultanée — par coupes transversales ou verticales — permettrait au spectateur de comprendre sa propre position dans ce paysage orienté.

Paysage orient-é… Orient-ation… L’Orient… Cet Orient qui nous montre le Réel.

Au fil de cette installation : désir d’aimer, de partager, de s’éblouir avec… Désir d’être témoin de ce qui est en acte et en rester bouche bée : « fassungslos ». Nous, spectateurs, sommes arrivés vers ce point où, tout à coup, le langage manque, où il ne reste rien à dire.

Michèle Jung, Klein St Paul, août 2009

Lire la version allemande

Die Ur-Mutter

Photo : Michèle Jung

Die Ur-Mutter…
La mère originelle…
Als erste Frau…
Die Ur-Mutter der Holzzeit.…

Wer sind wir ?

Woher kommen wir ?

Nach Erkenntnissen von Genforschern und Paleoanthropologen stammen alle Menschen von einer einzigen Frau ab.

Der genetische Stammbaum, der als Grenzbaum 200 Jahre in Kärnten gewachsen ist, hat den Künstler zum Ur-Sprung zurückgefahren.

Er, der Künstler, weiß jetzt : die Ur-Mutter lebte vor etwa 150 000 Jahren in Afrika. Seine Darstellung greift das in Afrika immer wiederkehrende Motiv der Ur-Mutter auf. Diese Darstellung ist nicht abstrahiert sondern surreal.

Im ersten Betrachtungsmoment fühlt man sich überwältigt. Erst auf den zweiten Blick erkennt man den eigentümlichen Reiz der Bildhauerei. Sie ist der Ur-Sprung selbst.

Das weiseste Weib der Welt… Orakel oder Prophetin… Seherin… Zweifellos Übernatürlich… Übermenschliche Natur…

Jetzt wohnt sie im Erdreich, im Schoß der Welt am Ufer des Wörthersees. Dort herrscht sie in einen allwissenden Schlaf. In diesem wissenden Schlaf bringt sie die Geschichte von Schuld und Sühne träumend hervor. Eine Lebensweisheit fließt aus der Verletzung…

Aus dem Mund der Gebärmutter entstammt die Ur-Mutter. Eine Verbindung geht von ihr aus zu den Männern, die eines Tages ein Seil um die Welt-Lärche geschlungen haben und dadurch den Ur-Sinn der Welt besingen.

Die Ur-Mutter — diese der Künste — ist Sinnbild für die Einheit von Geburt und Tod.

Also, die Kunst… Wenn sie der Ur-sprung der Welt wäre… Sie, die Kunst ins weibliche Geschlecht verkehrt, in dieser Parole unter dem Niveau der Mutter… Ursprung der Welt, in ihrem Verlust und ihrem Wiederfinden…

Also, die Kunst… dieser Ort ohne Ort, am Rande des ur-geschichtlichen Loches… Ur-Szene.

Dr. Phil. Michèle Jung

Avignon, novembre 2008